PRÉCÉDEMMENT
Horacio GARCIA ROSSI | Que la lumière soit
16 mars 2023 | 18h - 21hExposition du 17 mars au 20 mai 2023
Garcia Rossi était argentin, Garcia Rossi était de Montparnasse, Garcia Rossi était peintre, Garcia Rossi aimait faire un petit trou dans le verre, boire et fumer, Garcia Rossi était charmant et plein d’humour, de fantaisie et de gentillesse. Je l’ai connu alors qu’il était déjà reconnu grâce à ses boîtes à lumière des années soixante, sa participation au GRAV et les centaines de toiles vendues en Italie à partir de son atelier de Brescia.
J’ai montré ses acryliques sur toile, les Couleur Lumière, pendant presque 20 ans. Le maître de l’arc-en-ciel s’est éteint mais ses oeuvres sont là. Toujours aussi éclatantes, elles témoignent voiles après voiles du fait que le noir se décline en une infinité de gris, comme autant de vérités superposées qu’orchestre en transparence la ligne blanche mère des couleurs.
Couleur Lumière Noir au-delà de la ligne blanche : le chaos ?
LÉLIA MORDOCH
HORACIO GARCIA ROSSI
En 1964, apparaissent les premières sculptures en plexiglas qui servent aussi parfois d’écrans aux boîtes à lumière.Hormis Jean-Pierre Yvaral, tous les membres du GRAV construisent des boîtes à lumière, mais Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc et Joël Stein poussent plus avant leurs recherches dans ce domaine. Horacio poursuit donc ses expérimentations de boîtes à lumière instable : sur un écran, à l’intérieur d’une boîte noire, s’agitent des lettres, des nombres, des noms, sa signature, ou encore le portrait du nom du GRAV et les portraits aléatoires des membres du groupe. En 1966, le groupe se penche sur des œuvres interactives. Horacio crée une boîte avec vingt disques interchangeables : dix motifs et dix couleurs différentes que le public peut manipuler à son gré. Il descend dans la rue avec les autres membres du groupe. Ils sont pourchassés par la maréchaussée avec leurs dalles mobiles à Montparnasse et leurs structures instables aux Champs-Elysées. Le spectateur doit devenir acteur et l’art interactif. Non seulement interactif mais ludique… Jeux d’images, jeux de lumière, le souci de la recherche et de l’esthétique n’enlève rien au plaisir. S’il est des œuvres qui restent hermétiques, les auteurs du GRAV ont toujours cherché à travailler pour le plus grand plaisir de tous, à toucher le badaud comme l’esthète. Ils se livrent à une recherche scientifique sur l’œil moteur sans jamais perdre de vue l’aspect poétique de l’œuvre. C’est sans nul doute ce qui donne tout leur charme à ces sculptures de lumière…